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Evolution de la maturité gymnasiale (15 juin 2021)

 

L'évolution de la maturité gymnasiale a été l'un des thèmes débattus lors de notre AG du 1er juin 2021. Ci-dessous, la position qui y a été votée :

Sur la forme. Face aux enjeux du grand chantier fédéral en cours, nous demandons à ce que les professionnel.le.s du terrain que nous sommes soient valablement consulté.e.s dans un calendrier qui permette les temps de l’information, du débat et des décisions. Le canton doit prendre en compte les prises de position des conférences des maître.ss.es et des organisations professionnelles et syndicales.

Sur le fond. Nos premières revendications quant aux grands axes de la réforme sont :

Durée des études gymnasiales : Au niveau pédagogique, le passage à un gymnase en 4 ans doit permettre de décongestionner la grille horaire, de limiter les doublements, de construire un cursus qui favorise le succès des élèves en leur permettant d’évoluer sereinement dans leur rapport aux savoirs pour atteindre un âge de maturité.

Au niveau logistique, ce passage doit être planifié par le canton de manière maîtrisée et fiable. Il doit s’accompagner d’un programme d’investissements à la hauteur des besoins en infrastructures adéquates et en personnel formé et qualifié. Nous rappelons notre exigence d’établissements à taille humaine qui ne dépassent pas 50 classes et 1'000 élèves.

Un gymnase en 4 ans ne pourra pas se faire avec les moyens et au prix d’un gymnase en 3 ans ; nous y veillerons.

Par ailleurs, pour les familles, il faudra prévoir un système de bourses efficaces qui garantissent les chances du plus grand nombre.

Gouvernance : Nous refusons la standardisation des apprentissages par le formatage technique de la pédagogie et de la didactique. Nous défendons la liberté pédagogique. Nous refusons toute certification externe ou interne de la qualité. Ces processus à l’efficacité douteuse, chronophages et coûteux, détournent des moyens indispensables à la mission des établissements : l’enseignement.

Contenu : Nous défendons la dimension essentiellement humaniste des études gymnasiales. Nous refusons la perte de sens que provoque l’éclatement des savoirs et la démultiplication artificielle du nombre de disciplines. Nous nous opposons au fractionnement incontrôlé des apprentissages et à la transformation de ceux-ci en procédures techniques à visée utilitariste. Les disciplines doivent rester fondamentales et émancipatrices. C’est pourquoi nous défendons une approche par objectifs et contenus de savoirs. Nous réfutons l’accent mis essentiellement sur les compétences en tant que « savoirs-faire » déconnectés des savoirs fondamentaux. Dans l’actuelle réforme de l’Ecole de commerce, l’approche par « compétences opérationnelles » conduit à la liquidation des disciplines et à l’affaiblissement des savoirs émancipateurs. Nous nous opposons à ce que ce modèle inspire peu ou prou quelque réforme que ce soit.

Au titre de ce qui précède, la proposition de limiter aux deux dernières années l’enseignement des options spécifiques nous paraît particulièrement inquiétante. Des branches qui ne seraient enseignées que dans le cadre des options spécifiques se verraient ipso facto amputées d'au moins une année d’étude. Ces enseignements ne pourraient se faire que dans la frustration et la difficulté, en entérinant le renoncement des objectifs réellement émancipateurs qui doivent guider le cursus des études gymnasiales.

A lire également : La lettre ouverte à Madame Cesla Amarelle - rédigée conjointement avec la SVMS le 10 juin 2021 sur ce même objet et le texte entier de la résolution de l'AG du 1er juin.