Et c’est la direction qui exulte!
Oui, vous avez bien lu, la direction de Burier se réjouit de voir le tiers des enseignants du gymnase quitter leurs cours pendant une semaine… durant les voyages d’études… De fait, après avoir sollicité avec force circulaires et déclarations inquiètes les maîtres pour qu’ils partent en voyage d’études (on craignait que les syndicats boycottent cette activité, le doyen responsable a d’ailleurs signalé que c’était le cas alors qu’aucun mot d’ordre n’avait été lancé, mais autant le devancer, on ne sait jamais…), la direction de Burier a crié récemment victoire en s’exclamant, après avoir remercié chaleureusement les maîtres concernés : « Qui ose dire que les enseignants sont démotivés! »
Et l’on ne peut, bien sûr, que se féliciter de cet enthousiasme.
Surtout si on le met en regard de la lettre que cette même direction envoya naguère (le 6 novembre 2008) aux parents d’élèves, après les trois jours de grève consécutifs des jeudi 30 octobre, vendredi 31 et lundi 3 novembre 2008. On lisait notamment la phrase suivante, sous la signature de Mme Christine Schwaab, directrice (rien d’étonnant à cela, la direction faisait son devoir) :
« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter qu’une journée d’enseignement soit à nouveau perdue. »
Alors que les voyages d’études font perdre cinq journées de cours d’affilée aux élèves.
Bon, d’accord, on dira que les voyages d’études sont plein d’enseignements pour les élèves qui partent (on oubliera dans la foulée tous ceux qui restent : semaine assez calme pour les élèves et les maîtres demeurés à Burier avec des horaires "allégés"), et on les encouragera donc, ces élèves, lors des prochaines interruptions de cours pour cause de grève (5 jours minimum, on est d’accord ?), à aller faire un petit voyage d’études (syndicales ou non) à Lausanne (ville de culture), notamment pour aller voir défiler leurs enseignants (c’est instructif) dont le statut salarial demeure fortement dévalorisé - même si les dégâts ont pu être quelque peu limités grâce à la grève – et ceci malgré la bonne volonté de bon nombre d’entre eux (remarquée par l’employeur…) dans l’organisation des dits voyages d’études.
N’oublions, pas, en passant, qu’Ubu souhaitait faire se rejoindre la Pologne et l’Aragon !
Un grand précurseur.
Philippe Leignel