La « force » d’un Broulis...

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La « force » d’un Broulis...

de Ph. Leignel le 10 Mar 2009, 05:59

Il faut en parler, oui, et dire ceci, d’entrée de jeu, au risque de ne pas être compris immédiatement : la force d’un Broulis, c’est son nihilisme radical (avec ou sans jeu de mots…).
De fait, tout le monde aura dorénavant compris que la « boîte noire » DECFO (la prétendue description des fonctions qui préside au classement dans telle ou telle classe de salaire) est à peu près vide – et c’est parfaitement normal.
En effet, dès les premières séances de négociations, en juillet 2007, autour de DECFO-SYSREM (qui ne s’appelle plus dorénavant que «politique salariale » sur le site du SPEV, on l’a rasé de près, le caniche cybernétique), le petit argentier a dit très clairement (nous y étions) que ce qui commandait la politique salariale c’était le budget de l’Etat et rien d’autre. On aurait pu en rester là.
Oui, parce que la chose est très simple : on payera les employés de l’Etat si le budget le permet et en fonction de leur capacité de résistance (d’une manière ou d’une autre : la plus simple étant la possibilité d’aller voir ailleurs) à des conditions salariales dégradées ou perçues comme humiliantes. C’est tout.
Et c’est la force d’un système par ailleurs absurde et incompréhensible, vaguement déguisé de quelques oripeaux rationnels, la fameuse formule utilisée pour la bascule dans le nouveau système et les « rattrapages » répartis sur cinq ans en faisant foi : pure mathématique abstraite, la formule de bascule fixe l’échelon dans la grille de salaire à peu près au hasard, sans rapport, la plupart du temps, avec l’ancienneté réelle, niant ce qui, dans la vie même de chaque employé, exprime sa fidélité et son engagement dans le travail.
Aucun sens à tout cela, si ce n’est une pure logique comptable globale qui repose sur un seul principe : le bilan doit être équilibré. Avant cela, à chaque fois, la foire d’empoigne aura mis chacun et chacune en concurrence les uns (et les unes) contre les autres et ce sera, au final, le groupe d’individus ou le secteur le plus résistant qui en sortira gagnant, les perdants (les plus faibles psychiquement, la plupart du temps : il s’agit surtout d’une guerre des nerfs, nous sommes civilisés) repartant chez eux écoeurés en comprenant seulement qu’ils ont été battus à l’irrégulière selon la loi du plus fort.
C’est toute une vision de la société (peut-on encore parler de société : le mot de "consortium maffieux" serait plus adéquat ici), c’est celle du radicalisme "broulissien" et c’est sa force, celle du désespoir qui ne se connaît pas lui-même, celle du néant.
A cela il n’y a qu’une seule réponse : le combat.
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Philippe Leignel
Ph. Leignel
 
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