Praticiens-formateurs pour la HEP

Pour la période jusqu'au 3 février. Sont repris ici les sujets antérieurs qui restent d'actiualité

Praticiens-formateurs pour la HEP

de Oh les beaux jours le 10 Mar 2009, 08:16

Il en a beaucoup été question de ces praticiens-formateurs … grands perdants, grands démissionnaires en nombre (à voir la réaction de la HEP), grands négociateurs (ils ont eu la chance d'avoir 4 séances de négociations avec le DFJC, alors que personne ne négociait plus) et tout cela pour quels résultats (provisoires)?

- ils ont la chance de pouvoir conserver leurs deux périodes de décharge
- leur indemnité, elle, sera un peu rabotée. Oh, pas tant que cela, entre 43 et 53% seulement. Et qui parlait de "salaire garanti"? Bien-sûr, les maîtres de gymnase sont moins touchés, pour eux cela ne fera que 170 ou 180.- par mois en moins (environ 15-17% de leur salaire de pra-fo); pour les maîtres du CIN, CYP, CIT et secondaire I, la perte sera beaucoup plus lourde puisque leur indemnité était beaucoup plus élevée. Logique, puisqu'il paraît qu'à travail égal, salaire égal… Mais voilà, o tempora, o mores, les temps changent!

Alors dans l'attente d'une AG des praticiens-formateurs qui vient tard, des directions qui se trouvent obligées de faire pression (elles n'ont pas choisi, mais alors pas du tout, de devoir gérer les praticiens-formateurs à la place de la HEP!) pour connaître le nom des élus le plus vite possible, bref d'un hasard du calendrier qui n'en est peut-être pas un. D'un appel énergique au "engagez-vous, engagez-vous … on vous fera connaître les conditions plus tard"

Quelle réponse donner?

Si par amour du métier, par amour de la transmission, par intérêt de ces deux périodes de décharge, séduisantes pour certains, nous acceptons, nous aurons perdu! Perdu toute chance de revendication collective… N'oublions pas que la HEP a besoin de ses étudiants, beaucoup plus que nous de nos stagiaires: cela nourrit la HEP et ses formateurs … d'autant qu'il y a quelques jolies subventions fédérales, par étudiant, à la clé!

Alors si vous pouvez, refusez d'être praticiens-formateurs l'année prochaine! Ou annoncez que vous vous associerez à un éventuel mouvement collectif suite à l'AG!
Et venez en nombre à l'AG, collège Arnold-Reymond, salle de projection, 23 mars, 17h30!
Oh les beaux jours
 

Re: Praticiens-formateurs pour la HEP

de Ph. Leignel le 11 Mar 2009, 19:09

Cher Collègue,

Une réponse à votre question circule depuis peu sur Internet. Elle est destinée à tous les prafos du canton et émane du SSP, de SUD-Education, en collaboration avec la SPV et l'intersyndicale des prafos.
Cette réponse est la suivante :

AUX PRAFOS DE LA HEP

Madame, Monsieur,
Chère et cher collègue,

Alors que les propositions finales de la Cheffe du Département concernant le futur statut des praticiens-formateurs ne sont pas encore connues, l'Intersyndicale a été informée de demandes, dans certains gymnases, pour que les prafos se positionnent dans les prochains jours sur la poursuite de leurs activités.

L'Intersyndicale des prafos, SSP-Enseignement, SUD-Education et la SPV:
- dénoncent les pressions qui viseraient à demander aux praticiens-formateurs de prendre une décision sur la suite de leurs activités sans connaître les conditions d'engagement en vigueur dès la prochaine année scolaire ;
- invite les prafos à ne pas se prononcer sur leur engagement pour la prochaine année scolaire avant de connaître la décision de la Cheffe du Département et l'avis de l'AG des praticiens-formateurs du 23 mars prochain ;
- appelle les prafos à participer à l'AG qui se déroulera le lundi 23 mars de 17h30 à 20h00 (Salle Arnold Reymond, Pully).



Bien à vous!

Philippe Leignel, membre du comité de l'AVMG et du comité fédéral du syndicat SUD
Ph. Leignel
 
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Inscription: 11 Jan 2009, 19:28

Re: Praticiens-formateurs pour la HEP

de Laurent Droz le 24 Mar 2009, 09:21

Voici l'e-mail que j'envoie à l'instant à la HEP - en réponse à leur réaction face à ma démission de novembre -; j'ajouterai le courrier adressé à Mme Lyon dès que je l'aurais remis à mon supérieur hiérarchique!

Cher Monsieur,

J'ai assisté hier soir à l'AG des praticiens-formateurs, très suivie, qui a permis à l'intersyndicale de nous présenter les propositions définitives du DFJC, reçues moins de deux heures avant (!). Force est de constater que le nombre d'heures investies dans les négociations n'est guère proportionnel aux résultats obtenus…
En ce qui me concerne, la diminution de ma rétribution 2009-2010 est de l'ordre de 17% par rapport à celle de 2008-2009, et je suis parmi les moins mal lotis! Il ne peut donc être question de revenir sur ma décision, combien même je le regrette profondément. Je m'aligne ainsi avec la position largement majoritaire de l'AG, qui a pris acte avec amertume du peu de cas que le DFJC semble faire des praticiens-formateurs.
Je communique également cette démission à Mme la Conseillère d'Etat, par le biais d'une lettre adressée par voie de service. Je vous remercie en revanche de la faire connaître à la direction de la HEP.
Avec mes salutations les meilleures,
Laurent Droz



----- Original Message -----
From: Jean-Pierre.Laurent@vd.ch
To:
p917@hepl.ch
Sent: Wed, 19 Nov 2008 10:16:09 +0100
Subject: RE Démission de
mon poste de praticien-formateur


> Monsieur,
>
> Nous prenons prenons acte, avec regret, de votre décision de renoncer à
> votre mandat de praticien formateur au 31 juillet 2009. Nous vous
> informons toutefois que des négociations sont actuellement en cours entre
> le Conseil d'Etat et les syndicats représentant les praticiens formateurs;
> aucune décision n'est à ce jour encore prise. Nous espérons que
> l'évolution de la situation vous permettra ainsi de reconsidérer
> ultérieurement votre position.
>
> Au nom de la HEP, je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations
> distinguées.
>
> JP Laurent
> Bureau des stages
Laurent Droz
 

Re: Praticiens-formateurs pour la HEP

de Laurent Droz le 27 Mar 2009, 17:34

Pour compléter donc, lettre de démission assez personnelle mais comme elle circule autant la mettre à disposition:




Madame la Conseillère d'Etat Anne-Catherine Lyon,
Cheffe du DFJC


Lausanne, ce 24 mars 2009

Par voie de service

Démission de ma charge de praticien-formateur


Madame la Conseillère d'Etat,

Par la présente, je confirme ma démission de ma charge de praticien-formateur, comme je l'avais annoncé dans un e-mail du 6 novembre 2008, dont vous aviez reçu copie. Je regrette profondément de renoncer à cette tâche très stimulante, intéressante et fondamentale pour la formation de jeunes maîtres. Mais les résultats des négociations que vous avez conduites avec l'intersyndicale des praticiens-formateurs péjorent de manière importante les conditions d'engagement de l'ensemble de notre groupe (entre 17 et 35% de rémunération en moins!). Il ne me reste donc pas d'autre moyen pour faire entendre mon désaccord.

S'il n'y avait pas eu Decfo-sysrem, la pilule, quoique amère, aurait peut-être passé… mais il vient un moment où la coupe est plus que pleine. Pour me faire comprendre, je me permets de détailler quelque peu ma situation, qui me paraît exemplaire de la situation de beaucoup de mes collègues, déjà expérimentés mais encore relativement jeunes.

Pour ce qui est de l'évolution de mon salaire, la situation peut se résumer rapidement: en admettant que je continue à enseigner au gymnase jusqu'à ma retraite, soit encore vingt-cinq ans de service (selon les documents de la caisse de pension), je perds environ 222'000.- selon le système tel qu'il est actuellement annoncé (passage pour moi en classe 13 à l'échellon 12, en reconnaissance de mes années d'expérience). Si je passais immédiatement en classe 13, ma perte serait réduite à 204'000.- environ (calculs basés sur les chiffres 2008, soit non-indexés, par mesure de simplification). Même si cette perte est ”purement virtuelle” – le Conseil d'Etat l'a suffisamment répété, elle représente quand même une somme non-négligeable dans son entier mais aussi dans la réalité concrète. Ainsi, pour prendre un exemple, l'année de mes 45 ans, mon manque à gagner, par rapport au maintien des classes 28-31, s'élèvera à de plus 15'000 bruts par année, soit près de 1000.- nets par mois. En 2009, il s'élève déjà à 100. par mois en moins qu'en classes 28-31.

Pour ce qui est donc de ma " fiche de salaire ", la perte paraît consommée, environ 5% de perte salariale sur un quart de siècle … et cela malgré les " améliorations substantielles " dont vous avez fait état! Cela par le simple fait de l'inversion des courbes de progression salariale.

Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir démérité dans l'exercice des mes fonctions, bien au contraire. Après la fin de mes études, j'ai travaillé plusieurs années dans la recherche historique – dont le Conseil d'Etat a d'ailleurs directement bénéficié en 2000 – puis j'ai décidé de me consacrer à l'enseignement gymnasial.

Non pas par manque de travail ou de débouché – j'ai démissionné d'un poste qui me permettait de terminer ma thèse de doctorat et d'envisager une carrière universitaire – mais par passion, par passion pour la transmission et pour l'éveil intellectuel de jeunes adultes en devenir.

Et c'est avec cette même passion que j'exerce cette profession depuis neuf ans; m'engageant sans compter dans l'enseignement, la formation continue, des maîtrises de classe, la direction d'une file de langue depuis deux ans, la charge de praticien-formateur depuis quatre ans et suivant maintenant pour la huitième fois des travaux de maturité (environ soixante travaux au total!). Mes compétences ont d'ailleurs été largement reconnues après ma formation pédagogique puisque j'ai été nommé par voie d'appel (en raison de ma capacité à dispenser un enseignement d'histoire en allemand).
Pour toutes ces raisons, je me considère comme un maître de gymnase déjà expérimenté, quoique encore jeune, enthousiaste et dynamique (à 37 ans!); je considère aussi que dans le monde du travail, je ferais partie d'une catégorie d'âge que les employeurs choient, pour éviter de perdre des compétences précieuses qui iraient se mettre au service d'une entreprise concurrente.

Pourtant, mon employeur actuel a choisi de me sacrifier, moi et mes collègues, sur l'autel d'une modernisation des fonctions de l'Etat.

Pour toutes ces raisons, vous comprendrez qu'à regret, je décide de “faire moins avec moins” en renonçant à participer à la formation de futurs collègues, spécifiquement à la tâche de praticien-formateur. Vous comprendrez également qu'il s'agit d'une mesure de lutte, parce que je ne peux simplement accepter de me taire et de subir les dégradations de mon statut que l'Etat m'impose.

Pour aller dans un autre sens, celui de l'engagement et de la motivation, j'ai besoin d'un signe tangible de la part de mon employeur.

En vous remerciant de votre attention et en espérant que vous donnerez suite à cet appel, je vous prie, Madame la Conseillère d'Etat, d'agréer mes salutations distinguées,



Laurent Droz
Laurent Droz
 


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