Et si votre salaire n'était pas le même que celui de vos collègues dans la même situation que vous ?
Chers collègues,
Récemment, lorsque l'un d'entre nous a demandé à qui de droit comment son salaire initial avait été calculé, il a reçu pour toute réponse un je ne sais pas. L'un de mes proches travaillant pour le même employeur dans un autre secteur s'est rendu compte que dans le même service, à compétences, expériences et titres équivalents des personnes avaient été colloquées dans trois classes salariales différentes. Le responsable n'a pas été capable de leur expliquer cette inégalité de traitement. Je suis persuadé qu'il ne s'agit pas de cas isolés. Mutatis mutandis si nous sommes vraisemblablement colloqués dans les mêmes classes en tant qu'enseignant, qu'en est-il par contre à l'intérieur des classes elles-mêmes ? Pourquoi l'État ne publie-t-il pas les critères sur lesquels il se base pour fixer notre salaire initial ? Pourquoi ne connaissons-nous pas la méthode de classification ayant permis de nous basculer dans le nouveau système ?
Dès lors, on peut raisonnablement se demander si l'arbitraire et l'inégalité de traitement sont l'exception. L'absence d'informations claires de la part de l'employeur n'est guère rassurante. Pourtant, la lettre du Conseil d'État datée du 12 décembre 2007 adressée aux collaboratrices et collaborateurs de l'État sur ce qui n'était encore que le projet decfo-sysrem affirmait : « N'oublions pas que le projet a pour objectifs premiers une plus grande équité et une meilleure transparence du système ». Justement, je ne l'oublie pas et le temps est venu de permettre à notre employeur de réaliser cet objectif. A la décharge du Conseil d'État, reconnaissons que le problème ne semble pas dater d'hier mais reste à savoir si l'instauration de Decfo-sysrem n'a pas péjoré la situation.
Si nous ne pouvons nous-mêmes déterminer comment a été fixé notre salaire initial, ce qui a une incidence non négligeable sur notre progression salariale ainsi que sur le calcul de l'échelon et de facto sur le passage dans une classe salariale supérieure, nous avons par contre tous les outils pour connaître ce qui se passe dans la réalité et pas uniquement en théorie.
À cet effet, je mets à votre disposition un outil très simple à utiliser, l'opération ne vous prendra que deux minutes. Il vous faut vous munir de votre dernier bulletin de salaire de janvier 2009. C'est important d'utiliser ce dernier car il tient compte de la situation actuelle, en particulier le passage à un échelon supérieur par rapport à décembre dernier. Ensuite, il vous faut cliquer sur le lien : http://defco.ath.cx/ puis de reporter les données dans le dit formulaire. Vous conservez le plus strict anonymat. Vos données ne seront en aucune façon corrélées avec votre identité. Les informations que vous aurez insérées seront collectées dans un tableau récapitulatif qui parviendra à toutes les personnes ayant participé à l'opération. Ce tableau leur sera transmis par courriel au plus tard le 23 février prochain. Vous serez ainsi en mesure de comparer votre situation avec celle de vos collègues et de déceler d'éventuelles inégalités de traitement dont vous seriez les victimes. Vous aurez alors encore un peu de temps pour lancer un recours si vous le jugez nécessaire. Je vous rappelle que vous avez soixante jours dès réception de l'avenant pour engager cette procédure.
La présente démarche personnelle s'inscrit en complément de l'action juridique du renvoi de l'avenant et du lancement de recours individuels préconisés par les syndicats. Il ne s'agit en aucune façon de les concurrencer, bien au contraire. J'ai lancé l'opération pour le gymnase de Nyon mais rien n'empêche les collègues d'autres établissements de se joindre à nous. Plus nous collecterons de données plus notre vision globale en sera renforcée et plus nous disposerons d'éléments concrets. Au besoin, ces derniers pourront servir dans des démarches d'ordre juridique.
En espérant que cet outil vous sera utile, je vous présente, chers collègues, mes salutations les meilleures.
F. Fischer