Rémunération des « prafos »

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Rémunération des « prafos »

de Pierre Jaquet le 30 Sep 2008, 21:08

Au moment où nos perspectives salariales nous préoccupent tous et pourrissent le climat de travail dans les écoles, il me paraît essentiel de mentionner la question d'un accueil correct et satisfaisant pour toutes les parties impliquées dans la collaboration avec des stagiaires de la HEP. Le sujet me paraît susciter les mêmes préoccupations que nos traitements.

A l'heure actuelle, un prafo de la HEP est payé la même chose, qu'il ait un ou deux stagiaire(s), dans une ou deux branche(s). Quelle que soit la charge, la rétribution versée par la HEP est donc la même. D'après mes observations, la tendance va vers un alourdissement de la masse de travail, ce qui selon moi révèle un niveau de reconnaissance en baisse de cet aspect de la profession. C'est à mon sens faire montre de bien peu d'estime envers les formateurs et de légèreté - pour ne pas parler d'irresponsabilité - envers ceux qui entrent dans le métier.

Voici mon expérience: La première année, j'ai accueilli une stagiaire, en français. Le discours de la HEP à l'époque était que, sauf exception, un praticien formateur aurait à s'occuper d'un ou une jeune enseignant(e) dans une discipline. L'année suivante, j'ai dû travailler avec deux profs débutants, en français. J'ai ensuite reçu dans mes classes deux stagiaires, dont une en français (1 didactique), et une en français et en histoire (2 didactiques). Cette année, la HEP voulait que je m'occupe de deux stagiaires, dans les deux branches... Après négociations avec le bureau des stages, j'ai pu obtenir que ces deux personnes ne viennent que pour une branche, mais qu'en sera-t-il l'année prochaine ?

Si l'on veut pouvoir mener à bien sa mission, et consacrer le temps nécessaire et juste à un ou une enseignant(e) débutant(e), il faut être correctement déchargé de son travail, et par conséquent être payé comme il se doit. Toute activité a un prix. Si l'on n'indemnise pas convenablement les prafos, ceux-ci risquent, les années passant, de renoncer à leur tâche... La question de la formation des enseignants, déjà épineuse, va se compliquer encore plus, et tous les intervenants (élèves y compris) seront perdants. Est-il nécessaire de rappeler que dans les années à venir une part importante du corps professoral va partir à la retraite ?

Pour en revenir au problème de la rémunération des formateurs, ne serait-il pas équitable de les payer en fonction du travail supplémentaire effectué, s'ils ont à s'occuper de plus d'un stagiaire, ou s'ils doivent le « piloter » dans deux branches (en donnant une prime additionnelle en proportion de la prestation fournie) et d'ainsi mieux reconnaître cet important travail nécessitant plus de temps que celui officiellement reconnu ? Ou alors, on entre dans le jeu trouble de certains responsables de l'Etat, et l'on admet que le stage pratique s'effectue sur très peu de périodes, dans peu de classes, avec peut-être un seul praticien, donc une formation au rabais... On admet aussi qu'un ou une jeune enseignante ne sera forcément pas vraiment à même, au début de sa carrière, d'occuper un poste complet... et l'on admet encore qu'un salaire d'enseignant est bien assez conséquent (!) pour qu'on puisse vivre d'un revenu sur un temps partiel... On admet ainsi beaucoup de choses aussi fâcheuses que dangereuses. La qualité de notre enseignement et notre souci d'intégrité seraient ainsi mis à mal. Qui a à y gagner ?
Pierre Jaquet
 
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